Époque médiévale

Après la paix relative apportée par ‘’La Pax Romana’’, la Provence est menacée par les invasions d’origines diverses. Des pilleurs venus de la mer ou du voisinage direct s’emparent des biens et prennent régulièrement des otages qui alimentent les marchés aux esclaves d’Afrique du Nord.

Cette longue période de troubles, pousse les communautés à leur installation en hauteur. Lassés par les attaques répétées perpétrées essentiellement par les sarrasins, les premiers habitants du territoire commencent à trouver refuge dans les collines du secteur du village actuel.

Les sarrasins s’étaient installés durablement dans les collines du secteur de la Garde Freinet (le Fraxinet). De leurs bases, ils effectuaient des raids de pillages, rayonnant dans un très large secteur, vers le Dauphiné ou même le Valais actuel en Suisse.

En 973 , Guillaume Ier de Provence, dit ‘’le Libérateur’’ , lève une armée et chasse les sarrasins des collines des Maures. La bataille de Tourtour, près de Draguignan, représente le combat décisif et la victoire définitive. Sur les territoires libérés, vont s’organiser les premières seigneuries, regroupant les différentes communautés agricoles et pastorales selon la zone géographique.

C’est dans une période comprise entre 1167 et 1196 que le village s’entoure d’une haute muraille de pierre locale, derrière laquelle pourra se réfugier la population en cas de danger. En effet, bien que débarrassé de la menace des sarrasins, le village n’est toutefois pas à l’abri des pilleurs, des envahisseurs venus du Nord(Normands) et de voisins avides de pouvoir.
Bormes est désormais un Castrum important.

C’est également à cette période que la chapelle Notre-Dame de Constance aurait été construite sur un terrain appartenant aux Chartreux de la Verne, toute proche. Il s’agit là d’une hypothèse puisqu’aucune trace écrite n’a été conservée à ce sujet. La chapelle se trouve toujours au sommet du village. Elle a vraisemblablement remplacé un petit autel dédié à Diane.

Écarté de la viguerie de Hyères, Roger de Fos hérite, à titre compensatoire, de plusieurs localités et seigneuries, dont celle de Bormes. Roger de Fos va donc s’installer au sommet du village dans une demeure seigneuriale fortifiée, devenant ainsi le 1er seigneur de Bormes .

Lui suivront 27 seigneurs de 3 maisons différentes jusqu’à la Révolution Française de 1789.

Louis XI, roi des Francais, malade et sentant sa fin venir, décide de faire venir d’Italie, un moine. Fondateur de l’ordre des Minimes, ce dernier aurait déjà effectué des miracles de guérison dans les régions de l’Italie actuelle. Il s’agit de François Martolill a, originaire de la ville de Paola en Calabre, soit Francesco di Paola, francisé François de Paule.

Le voyage de l’Italie vers le château royal de Plessis lès Tours est semé d’embûches. En arrivant sur Marseille, le cortège accompagnant François de Paule est arrêté aux portes de la ville. Une épidémie de peste meurtrière sévit dans la région. Les villes se barricadent derrière les murailles gardées. François de Paule sera également refusé à Toulon. Ce n’est qu’à Bormes qu’il trouve hospitalité et repos. En échange de cette hospitalité , Saint François prie afin que la ville soit épargnée du fléau de la peste.

Effectivement, le petit village sera épargné de l’épidémie. Cette protection légendaire va perdurer plusieurs siècles , et l’on viendra de toute part , se réfugier à Bormes pendant les épidémies de peste ou de choléra ,qui ont suivi le passage de François de Paule.