L’histoire du musée
Le développement de la villégiature hivernale au tournant du XIXe siècle a amené de nombreux artistes venus pour se soigner ou puiser leur inspiration dans la lumière chaude de la Provence et ses rivages découpés. Bormes a ainsi attiré plusieurs peintres de renom qui ont participé au renouvellement de la peinture de paysages tels que Henri-Edmond Cross ou encore Théo Van Rysselberghe pour les plus connus.
Si l’émulation artistique que connaît la commune donne lieu à plusieurs expositions organisées dès 1912, il faut attendre 1926 pour trouver la première idée de création d’un musée communal. Une grande exposition réunissant les œuvres d’artistes de renom tels que Jean Peské, Henri-Edmond Cross, Théo Van Rysselberghe, ou encore Julio Gonzales est organisée.
Le succès rencontré lance le projet. Le musée est installé dans la salle du conseil de la mairie et Emmanuel-Charles Bénézit, fils du célèbre historien d’art éponyme, est nommé représentant des artistes et donateurs. Borméen d’adoption depuis 1915, Bénézit est un peintre à la palette riche et diversifiée, amoureux des paysages méditerranéens. Il développe considérablement la collection en réunissant des dons de la part de ses amis artistes, agit pour la préservation et mise en état de présentation du fonds d’arts graphiques et publie le premier inventaire du musée. Celui-ci fait état de 89 œuvres à son départ pour Hyères en 1936.
À la fin des années 1950, né un véritable élan citoyen qui agit pour la protection et valorisation du patrimoine architectural borméen. En 1960, l’association des “Amis du vieux Bormes”, loi 1901, est créée. Fondé par le peintre d’origine parisienne, Georges-Henri Pescadère, l’association travaille à la sauvegarde, la préservation, l’entretien et la protection juridique des anciens monuments et vestiges situés sur la commune de Bormes les Mimosas.
Le 20 avril 1982 , l’association “Sauvegarde vieux Bormes” lui succède. Dans cette nouvelle structure, amateurs et professionnels se côtoient. La restauration de la chapelle Saint-François-de-Paule et de l’église Saint-Trophyme est le fruit du travail de l’association.
En 1982 , Mr George Henri Pescadère préside le bureau de l’association “Sauvegarde du vieux Bormes”. Devant l’investissement bénévole de l’artiste pour le patrimoine borméen, c’est tout naturellement que la municipalité le nomme conservateur du musée. Le musée se professionnalise et une nouvelle politique d’acquisition est lancée.
La direction de Georges-Henri Pescadère est marquée par un accroissement notable de la collection. Des acquisitions toujours orientées vers les arts visuels, mais qui prennent également une dimension historique. Un inventaire, relevé en 1985, fait état de 154 objets recensés.
Sensible à la bonne conservation des collections dont il avait la charge, le conservateur a été à l’initiative de la restauration de nombreuses œuvres de la collection du musée, y compris celles acquises dès l’époque de Bénézit.
En 1985, le musée déménage au 103 rue Carnot, dans l’une des plus anciennes bâtisses du village. Le change de lieu et prend aussi un nouveau nom. Devant l’importance du fonds Cazin au sein de la collection, l’on hésite à nommer le musée Jean Charles Cazin en hommage au peintre. Finalement, le conseil prend la décision de le nommer Musée Arts et Histoire de Bormes les Mimosas.
La muséographie est entièrement repensée. Elle valorise l’histoire et le patrimoine local et présente toujours la collection d’art au premier étage.
Les travaux de réhabilitation terminés, le musée est inauguré le 8 juillet 1985.
Les années 2000 voient le musée s’ouvrir largement à la création contemporaine, rendant hommage, entre autres aux artistes d’aujourd’hui, toujours inspiré par ce territoire. Jusqu’à exposition sont organisées chaque année.
Cependant, l’édifice se dégrade et ne permet plus ni d’accueillir convenablement le public ni d’assurer la conservation de ses œuvres. Face à ce constat, la municipalité organise la rénovation architecturale et culturelle de l’établissement.
En 2020, une nouvelle page s’écrit dans la vie du Musee Arts et Histoire.
Le challenge est ambitieux :
- Améliorer les conditions de conservation et de présentation de la collection
- Rendre accessible l’ensemble du bâtiment à la visite
- Créer de nouveaux espaces pour répondre aux missions d’éducation et de sensibilisation à l’art et au patrimoine
- Aménager l’espace pour l’installation d’un parcours de visite permanent et la programmation d’expositions temporaires.
- Imaginer un parcours de visite permanent, fidèle à l’objectif originel du musée.
Depuis 2020, les équipes du musée travaillent aux côtés de l’entreprise Histovery à la création de ce nouveau parcours de visite inédit.
C’est un important travail de recherche sur les patrimoines borméens qui s’est engagé dès les fondements du projet. Cette période d’étude a permis de mettre à jour les travaux réalisés entre les années 1960 et 1980, sous la direction de Georges-Henri Pescadère. Menées sous la responsabilité scientifique de la responsable du musée, Laury Mourosque, et de Philippe Milioto, chargé de mission patrimoine, ces recherches ont été l’occasion de questionner les spécialistes des périodes décrites dans le parcours. Elles ont donné lieu à un inventaire exhaustif des patrimoines qui se trouvent sur la commune et à la rédaction de dossiers documentaires complets.
La scénographie puis la conception des reconstitutions 3D s’appuient sur ces ressources, qui n’ont eu de cesse de s’enrichir tout au long du projet. Au total, 15 stations ont été produites, imaginées tel un dialogue entre collections, artistiques, historiques ou naturalistes et les nouvelles technologies.
La nature même du projet repose sur une volonté de parler au multiples publics présents sur la commune. La notion d’accessibilité est à la base même de ce concept unique. Elle fonde une nouvelle politique des publics puisqu’en parallèle de l’offre de visite avec l’HistoPad, le musée propose une nouveau programme de médiation, mis en place à l’année et qui s’adresse aussi bien aux publics locaux que touristiques.
Le MHAB prend ainsi une nouvelle place dans son environnement. Il se positionne comme un acteur culturel majeur du territoire.