Roberta Gonzalez (1909-1976)

« Elle a une force de taureau, cette fille ».

Picasso

Roberta Gonzalez est née en 1909 à Paris, d’une mère auvergnate et de Julio Gonzalez, le sculpteur et peintre espagnol associé aux mouvements cubiste, surréaliste ainsi qu’à l’abstraction picturale, et initiateur de Picasso dans l’art de la sculpture en fer.

Ses premières années, Roberta les vit dans une atmosphère stimulante et riche, entourée d’une famille dévouée à l’Art. Elle visite les musées classiques mais aussi les expositions d’Art Moderne et commence à exposer en 1933. Elle expose régulièrement aux Surindépendants entre 1934 et 1951 mais aussi à Paris, Barcelone et Prague puis en Amérique Latine et aux USA.

En 1939, elle épouse Hans HARTUNG, peintre français d’origine allemande, un maître de l’abstraction qui lui ouvre de nouveaux horizons. Cependant, leur carrière respective et leur idylle seront interrompus par la Seconde Guerre mondiale. La famille González-Hartung quitte Paris, où Hartung est traqué par les Allemands, et s’enfuit dans le Lot.

Durant cette période éprouvante, Roberta peint des portraits de sa famille mais aussi des figures féminines, déformées et éclatées, témoins de la violence de la guerre.
Dans les années 1950, l’artiste cherche un style plus personnel et sa peinture tend alors vers l’abstraction : elle est devenue purement symbolique tout en étant figurative. Ses œuvres sont dominées par sa passion pour les animaux et plus particulièrement par celle des oiseaux et révèlent des thèmes obsessionnels : des visages muets tels des masques qui symbolisent les êtres chers disparus, des flèches et des soleils rouges flamboyants, souvenirs des incendies qui ont entouré sa maison.

Elle cherche aussi à apporter de la couleur dans sa palette assez sombre, comme on peut le voir dans la collection du musée avec le tableau “Femme à la fenêtre”, de 1952. Chacune de ses toiles est largement peinte de couleurs transparentes et atténuées, au mépris du détail où l’être humain y est réduit à sa plus simple expression : une ombre de visage, de longues silhouettes de femmes au dessin pur et élégant, partagées entre l’ombre et la lumière, entre la matière et l’esprit, entre la vie et la mort.

En 1956, elle divorce pour se remarier dix ans plus tard avec un ingénieur électronicien. Roberta partage alors sa vie entre Hay-les-Roses et Bormes-les-Mimosas, où elle dessine et construit en 1958 sa maison sur les hauteurs du village, vrai chef-d’œuvre cubiste, dominant le Lavandou et les îles du Levant. Carmen Martinez et Viviane Grimminger, légataires de Roberta Gonzalez, ont donné à la commune la maison et le terrain en 1996. À leur demande, la commune laisse le parc ouvert au public et crée un jardin à la végétation australienne.

Titre : Essai d’approche
Artiste : Roberta Gonzalez
Matériau et technique : Huile sur toile