Peut-être avez-vous déjà vu passer cette information… le Roi Charles III s’est fait couronner, ce samedi 6 mai. En effet, suite au décès de sa mère la Reine Elizabeth II le 8 septembre 2022, le prince Charles est devenu Roi du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du nord ainsi que des autres royaumes du Commonwealth à l’âge de 73 ans.
Au MHAB-Musée d’Histoire et d’Art de Bormes, on a souhaité faire un petit clin d’œil à nos voisins anglais à l’occasion de ce couronnement et vous faire découvrir comment l’histoire de Bormes a croisé un jour le chemin d’un monarque anglais. Et pas n’importe quel monarque : celui de la Reine Victoria.
Charles III et La Reine Victoria
Pour cela, il faut d’abord remonter (un peu loin) dans l’arbre généalogique de Charles III … pour découvrir qu’il est le descendant direct de la Reine Victoria, son arrière-arrière-arrière-petit-fils plus exactement. Pas étonnant lorsqu’on apprend qu’elle est surnommée la « grand-mère de l’Europe » car une grande partie des monarques européens actuels sont issus de sa lignée.
Mais qui est la reine Victoria ? Sur le trône du Royaume-Uni de 1837 à 1901, elle est la deuxième monarque au règne le plus long, juste après son arrière-arrière-petite-fille, la défunte Elizabeth II (la mère de Charles III donc, vous suivez ?).
Lors de la seconde moitié du 19è siècle, la reine Victoria est à la recherche de régions où les hivers sont plus doux qu’en Angleterre. Ainsi elle passera de nombreux séjours dans le sud de la France, à Nice et à Hyères notamment.
Un hiver au soleil
Au cours de son séjour à Hyères, du 21 mars 1892 au 25 avril 1892, la reine Victoria réside à l’hôtel de Costebelle, accompagnée d’une suite de 70 personnes, comprenant amis, familles et servants. L’hôtel de Costebelle est alors tenu par un français, marié à une anglaise : certaines sources diront que cela a fortement aidé à l’accueil de la reine, coutumes et mœurs anglaises ayant été respectées dans la tradition.
“D’après les renseignements que nous avons recueillis, Sa Majesté la Reine d’Angleterre s’est montrée très satisfaite de l’accueil si simple, si respectueux, et en même temps, si sympathique qui lui a été fait à Hyères. Elle n’a eu que des éloges pour l’installation qui lui a été ménagée à l’hôtel de Costebelle.”
Le Petit Var, le 24 mars 1892
Pendant un séjour qui durera un mois entier, la reine visitera l’ensemble des alentours de Hyères, à la découverte des paysages de Provence et des nombreux bords de mer. Les sources de l’époque décrivent de longues promenades à bord d’une calèche tirée par un âne : c’est ainsi qu’elle sillonnera toute la côte du Pradet à Bormes, en passant par la Vallée de Sauvebonne qui lui plût tout particulièrement, jusqu’à Pierrefeu, ou encore La Londes, Giens et Carqueiranne. La Reine rendra visite à ses voisins, et réalisera ses excursions de manière quasi journalière. Elle s’intéressera aux œuvres sociales et organisera un dîner pour l’anniversaire de sa fille.
Nous savons aussi que lors de son passage par Bormes, elle poussera sa visite jusqu’au Fort de Brégançon.
Parallèlement, la région se mit à vivre au rythme de ce séjour royal. De nombreuses manifestations musicales eurent lieu, les commerçants s’organisèrent autour de cet événement et les journaux publiaient régulièrement des nouvelles sur les activités de la reine. Cela eu un effet remarquablement positif sur Hyères et ses alentours.
Un rayonnement incroyable
Si ce fait divers peut paraître anecdotique, il a eu en réalité un impact important pour la région, Bormes compris. Le sud de la France était déjà une destination prisé des anglais depuis le début du 19e siècle. Néanmoins, le séjour de la Reine Victoria fut documenté presque dans les moindres détails, tant par des amateurs que par les journaux de l’époque : c’est ainsi que la popularité de la Côte d’Azur grimpa d’autant plus en flèche, que ce soit auprès des anglais ou auprès d’autres ressortissants européens. En visitant Bormes et Brégançon, la Reine Victoria influença fortement le tourisme autour du village.
Pour la petite histoire côté art, Emmanuel-Charles Bénézit, artiste peintre phare de l’exposition temporaire du MHAB-Musée d’Histoire et d’Art de Bormes jusqu’en novembre 2023, a lui-même choisit Bormes comme destination en 1915. Alors qu’il est très malade, ses médecins lui conseillent la région ; estimant que la douceur du climat et l’air marin lui seraient favorable. Et en effet, c’est au village de Bormes qu’Emmanuel-Charles Bénézit se voit aller de mieux en mieux !
Huile sur toile
C’est un exemple parmi tant d’autres, démontrant du rayonnement et de l’impact qu’ont eu les séjours de la Reine Victoria dans le sud de la France. De nos jours, Bormes les Mimosas, le Lavandou, Hyères et le reste de la Côte d’Azur restent des destinations balnéaires convoitées.
Ce rayonnement touristique encouragera donc aussi à la même époque le développement artistique du village : le Bormes des artistes.
L’histoire de Bormes est riche de nombreuses anecdotes comme celles-ci… pour en découvrir plus ou pour entrer de manière plus immersive dans le séjour de la Reine Victoria à travers l’Histopad , rendez-vous au musée !