D’origine russo-polonaise, Jean Peské est né en 1870. Il fréquente d’abord l’école de peinture de Kiev, puis l’école des Beaux-Arts d’Odessa et enfin celle de Varsovie. Ayant hérité des biens de son père à l’âge de 21 ans, il utilise les moyens à sa disposition pour émigrer en France en 1891 et s’inscrit à l’Académie Julian à Paris. Il se lie d’amitié avec de grands peintres tels que Pissarro, Bonnard, Vuillard et Paul Signac, qui l’influencent vers le pointillisme.
À partir de 1900, il se lie d’amitié avec Toulouse Lautrec et trouve sa place parmi les post-impressionnistes en développant un art personnel touchant et harmonieux : peinture à l’huile, aquarelle, gravure et dessin. Son admiration pour Claude Monet se reflète dans ses œuvres ultérieures, où il développe un style personnel ancré dans la peinture de paysage et inspiré par ses séjours sur la côte méditerranéenne. Jean Peské peint la lumière et les couleurs des étés provençaux en utilisant sa propre technique, le lavis rehaussé d’encre de Chine, technique novatrice pour l’époque.
C’est à partir de 1910, dans le Midi et particulièrement à Bormes-les-Mimosas, que le peintre tente d’apprivoiser la lumière. Sa période à Bormes est la plus colorée et la plus chaleureuse. C’est aussi celle de sa maturité artistique et de son bonheur familial, entouré de sa femme Catherine Louchnikoff et de leurs quatre jeunes enfants.
Après avoir vécu au village, il construit une petite maison à la Pointe de Gouron à La Favière et partage sa vie entre Bormes et Paris pendant une quinzaine d’années. Ses sujets de prédilection sont les arbres, sa passion de toujours, mais aussi les membres de sa famille et les paysages méditerranéens.
En 2019, la ville de Bormes-les-Mimosas a reçu en donation trois œuvres de la petite-fille de Jean Peské, Mme Pira Salin, une peinture à la craie rouge, “La chapelle Saint-François”, un pastel intitulé “Portait du docteur Bérenguier” et le tableau “La plaine de Bormes”.
Ces trois acquisitions témoignent de l’affection que Jean Peské portait au village ; le peintre ayant fréquenté la communauté russe de La Favière, dont l’installation dans la ville constitue un épisode contemporain important de son évolution.
En 2022, le MHAB a acquis une nouvelle œuvre sur papier de Jean Peské, illustrant sa passion pour les arbres. Chatainier dans un paysage fait écho à son grand format Le grand chêne liège, déjà présent au musée et récemment restauré. Toutes deux témoignent de la dextérité et de l’inventivité de l’artiste dans le travail du lavis et de l’encre.