19.06.2024

Un prêt exceptionnel d’une toile de Marie Cazin au Département du Pas-de-Calais pour une exposition


Il y a quelques mois, le MHAB-Musée d’Histoire et d’Art de Bormes recevait une demande exceptionnelle de prêt du Département du Pas-de-Calais pour leur prochaine exposition dédiée au Femmes artistes de la Côte d’Opale (1880-1930).

À cette occasion, c’est l’œuvre de Marie Cazin “Deux pêcheurs d’Equihen” qui a été sélectionnée pour compléter leur exposition. Restaurée par le Département du Pas-de-Calais, à son retour au MHAB en fin d’année, elle pourra intégrer le parcours permanent du Musée de Bormes.

Marie CAZIN Paimbœuf (Loire-Atlantique), 1844 – Équihen, 1924

Fille d’un graveur nantais, Marie Guillet effectue son apprentissage dans l’atelier de Juliette Bonheur, sœur de la célèbre peintre animalier Rosa-Bonheur et auprès du sculpteur parisien Antoine Louis Barye, réputé pour ses animaux en bronze.

Elle rencontre Jean-Charles Cazin au musée du Luxembourg où elle étudie les maîtres modernes et l’épouse en 1868.

Sous le Second Empire, l’espace investi par les femmes sculpteurs est un espace semi-public à l’accessibilité modérée : les églises, les cimetières, les institutions culturelles. Avoir un père et un époux artistes, est un atout important à cette époque pour entrer dans un milieu essentiellement masculin, faciliter l’accès aux Salons et activer le contact avec les critiques et les patrons.

A 25ans, elle est, comme son mari, à la fois peintre et céramiste et mène à ses côtés sa propre carrière, en conservant son autonomie. Tous deux collaborent à la production d’œuvres tournées vers les arts décoratifs. Dès 1869, elle décore des pièces céramiques qui suscitent l’admiration.

Exposée à la Royal Academy de Londres en 1874 et 1878, Marie Cazin expose pour la première fois au Salon des Artistes Français en 1876 en tant que peintre de paysages. A partir de 1882, elle se distingue par ses sculptures et ses motifs ornementaux. Son œuvre monumentale est importante. Ses œuvres sont empreintes du même sentiment méditatif que les toiles de J-Charles Cazin.

Dans le milieu culturel parisien, ses travaux sont reçus avec respect : elle obtient en 1886 une mention honorable pour un haut-relief en plâtre “Fragment de décoration” et reçoit une médaille d’argent à l’Exposition Universelle de 1900. Elle exposera régulièrement au Salon des Artistes Français jusqu’en 1889.

Son œuvre majeure est réalisée 12 ans après «La Sakountala» de Camille Claudel sur un bloc de marbre de Carrare de 600kg illustrant une autre scène de cette légende hindoue.

Elle expose souvent en compagnie de son mari et de leur fils, Michel. En 1897, à Bruxelles lors de l’Exposition Internationale, Marie Cazin présente des œuvres aux influences symbolistes, tandis que Jean-Charles Cazin expose des paysages.

On retrouve dans son œuvre, sculptures et dessins, le thème récurrent de la fonction sociale des femmes. Certaines sculptures de l’artiste renvoient au thème de la mort,

la précarité de l’existence, l’importance du vécu mental, soit des sujets appréciés de l’art symboliste. Odilon Redon évoque le bronze Regret comme « une remarquable réussite dans la promotion d’un art de l’intériorité ».

Signe de reconnaissance de son statut professionnel, Marie Cazin devient sociétaire de la Société Nationale des Beaux-Arts, à sa création, en 1890 et se charge de la section des arts décoratifs. Elle y expose jusqu’en 1914.

Dans les derniers temps de sa carrière, Marie Cazin s’engage dans des commandes pour des créations décoratives pour une école d’infirmière (1910) ou encore des dessins pour les Gobelins (1912-1913).

Dès le début de la Première Guerre Mondiale, la famille s’est retirée à Équihen (aux environs de Boulogne-sur-Mer) dans une maison près de la plage. Cazin y fait construire un grand atelier avec un four pour la céramique. Marie et Michel, sont les modèles de Charles. On retrouve leur portrait dans de nombreuses œuvres (Agar et Ismaël, Judith). L‘esquisse de la jeune femme de profil dans Judith est sans doute celui de Marie qui a posé de nombreuses fois pour les études préparatoires de son mari.

Bien qu’éclipsée par la réputation de son époux, Marie Cazin a su garder son originalité propre pour devenir un sculpteur reconnu au terme d’une carrière très productive. Elle eut l’honneur de voir le Musée du Luxembourg de Paris acquérir un bronze de son buste de “David”.

L’artiste et Bormes

Dès 1891, le couple se partage entre le Var et le Pas-de-Calais et Jean-Charles ne se consacre plus désormais qu’au paysage jusqu’à sa mort en 1901. Marie Cazin consacre les dernières années de sa vie à perpétuer la mémoire de son mari. Elle souhaitait donner à l’État la maison et l’atelier d’Équihen pour réaliser un musée, mais le projet n’a pu voir le jour.

Elle est l’auteur du buste en bronze qui orne la sépulture de son mari, dans le petit jardin de la chapelle Saint-François située au cœur de notre village.

En 1926, après sa mort, sa sœur Célie Heseltine, épouse du peintre et graveur Arthur Heseltine, fait don au musée de Bormes de plusieurs œuvres de son beau-frère J-C. Cazin (le tableau Judith et quelques études). Cette même année, ces dons, entre autres, motiveront la décision du Conseil Municipal pour la création du musée communal. Marie Cazin est enterrée à Boulogne-sur-Mer.

27.12.2023

11 nouvelles œuvres à découvrir dans le parcours permanent du MHAB

Depuis le 05 novembre, le MHAB – Musée d’Histoire et d’Art de Bormes présente un nouvel accrochage de ses collections qui fait la part belle à son fond d’ex-voto et oeuvres de Jean Peské.

1 an après son ouverture, le musée souhaite mettre en lumière son fond le plus ancien que représentent ces ex-voto. Les sujets qu’ils représentent sont en lien avec Saint François de Paule, une figure historique emblématique de la commune. Ces ex-voto sont aussi les œuvres les plus anciennes de la collection du MHAB puisqu’ils ont été réalisés entre la première moitié du XVIIIe siècle et le milieu du XXe siècle.

L’oeuvre de Jean Peské acquise cette année Chapelle Saint François de Paul de Bormes les Mimosas, 1910 ainsi que celle restaurée Châtaignier dans un paysage ont également rejoint l’exposition permanente.

11.10.2023

Une nouvelle oeuvre de Jean Peské au MHAB

C’est avec un immense intérêt que la commune de Bormes les Mimosas a accepté le don, pour l’intégration dans son fonds Musée de France,  d’une œuvre de l’artiste Jean Peské (1870-1949), dans le cadre d’une proposition faite par l’association du Réseau Lalan.

Chapelle Saint François de Paul de Bormes les Mimosas, 1910, Eau forte sur papier, L.27cm x H 20.5cm, Jean PESKE (Golta 1870 – Le Mans 1949).

Cette acquisitions permet d’enrichir la collection « Musée de France » et par la même occasion de compléter la collection Jean Peské. En effet, le Musée détient déjà cinq œuvres dont un grand format de l’artiste « Le vieux chêne-liège et le berger et ses moutons dans la plaine de Bormes » (encre de Chine aquarellée sur papier datée de 1912 et offerte par l’artiste lui-même à la commune la même année). Trois autres œuvres ont été acquises en 2020 suite au don de la petite-fille de l’artiste, Mme Anne Marie Salin Bérenger le 28 juillet 2020  et une en 2022 en salle des ventes :

« La Chapelle Saint-François », dessin encré, vers 1910-1920.
« Vue de Bormes », huile sur toile, vers 1910-1920.
« Portrait du docteur Bérenguier », pastel, vers 1910-1920.
« Le vieux chêne-liège et le berger et ses moutons dans la plaine de Bormes » (encre de Chine aquarellée sur papier datée de 1912
«  Châtaignier dans un paysage », 1927, Technique mixte sur papier.

L’œuvre aujourd’hui proposée a en effet toute sa place dans notre Musée. Elle présente avant tout un intérêt artistique et patrimonial indéniable.

Jean Peské a en effet participé aux mouvements artistiques majeurs de la seconde moitié  du XIXème siècle et du début du XXème siècle : Impressionnisme, Pointillisme, Nabi,  Postimpressionnistes.

À partir de 1895, Jean Peské expose au Salon des Indépendants, au Salon d’Automne, au Salon des Tuileries, au Salon des Peintres Graveurs et par la suite dans les plus grandes galeries. Il accède à une grande notoriété entre les années 1920 et 1940. Son œuvre est remarquable et sa vie riche de rencontres artistiques comme celles de Henri de Toulouse Lautrec, Pissarro, Bonnard, Paul Signac.

Cette acquisition nous permettrait de faire le lien avec les œuvres de Théo Van Rysselberghe et Henri Edmond Cross, amis de Jean Peské venus séjourner dans la région pour peindre et dont les œuvres sont conservées dans notre Musée. Permettant d’enrichir notre collection, elle favoriserait par conséquent les prêts avec les  musées détenant des œuvres de l’artiste.

Jean Peské et Bormes

Le lien entre l’artiste et le village de Bormes est indéniable. C’est dans le Midi à partir de 1910, et particulièrement à Bormes, que le peintre a tenté d’apprivoiser la lumière.  Sa période borméenne est la plus colorée et la plus chaleureuse.   Après avoir résidé au village, il construit une petite maison sur la Pointe de Gouron à La Favière et partage sa vie entre Bormes et Paris durant une quinzaine d’années. Ses sujets favoris sont alors les arbres (comme le démontre l’œuvre en question qui met l’arbre au premier plan) sa passion depuis toujours, mais aussi les membres de sa famille et les paysages méditerranéens qui l’enchantent. Ce qu’illustre parfaitement également dans cette œuvre en représentant un élément emblématique du patrimoine Borméen, la chapelle St François. Les sujets représentés présentent un intérêt patrimonial certain. Toujours fidèle à lui-même et au paysage, les arbres et la nature ont une place certaine dans sa composition et forment un ensemble plein d’équilibre, où aucun élément ne l’emporte sur les autres. Ce choix de composition témoigne certainement du sentiment de plénitude que l’artiste retrouvait à Bormes les Mimosas. L’œuvre démontre la maîtrise des éléments par l’artiste qui excelle dans la représentation des arbres, son sujet de prédilection. Ce dessin n’est pas sans rappeler ceux que le musée possède déjà.

Jean Peské et la colonie russe de la Favière :

Jean Peské entretenait des liens avec les Russes de la Favière. La sœur de sa  femme qui se prénommait Appolinaria s’est installée à Bormes après que le couple Peské ait vendu leur maison de Bormes en 1924, et le couple y revenait épisodiquement pour lui rendre visite. Appolinaria fera venir ses amis et relations exilés après la Révolution d’octobre et sera à l’origine de la colonie russe de la Favière.

En 1926, Jean Peské participe avec Emmanuel-Charles Bénézit à la création du musée  de Bormes et crée le Musée d’Art Moderne de Collioure en 1934.

Un artiste et une œuvre à faire connaître

Avec cette acquisition, nous souhaitons aussi poursuivre les actions engagées dans les années 2000 grâce aux quatre grandes expositions qui ont eu lieu en Vendée, au Mans, à Collioure et enfin à Bormes les Mimosas à l’automne 2005 « Jean Peské à  Bormes », et ainsi faire connaître l’artiste et son œuvre à un plus large public.

Une conférence sur Jean Peské s’est aussi tenue au Musée le 12 octobre 2020 pour célébrer l’artiste et son œuvre avec, la présence de la donatrice, Mme Anne Marie Salin Bérenger. Cette conférence a été animée par Marie-Elisabeth Loiseau, chargée de projets culturels Conservation des Musées de Vendée.

Ses œuvres sont aujourd’hui exposées au Musée d’Art Moderne de Collioure, au Musée des Beaux-Arts de Rennes, au Petit Palais de Genève et certaines de ses gravures figurent dans la collection de la Chalcographie du Louvre.

Dans le nouveau parcours permanent qui a ouvert au public en octobre 2022, les œuvres représentant Bormes ont une place toute particulière, et nous sommes certains que cette œuvre y aura un rôle à jouer dans le discours qui présente l’émulation artistique qui s’est illustrée entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle à Bormes les Mimosas. Comme l’a indiqué Lise Bicart-Sée auteur d’un doctorat de 3e cycle (Publication critique du journal de Jean Peské 1983), « Son art est à l’intersection de l’Impressionnisme, du   Nabisme et du Fauvisme. Ses portraits d’arbres et ses encres de Chine de la période borméenne restent inégalés ».

Cohérence avec la politique d’acquisition du musée.

Dans le Projet Scientifique et Culturel du musée terminé en juin 2021, le musée annonçait vouloir instaurer une veille d’acquisition raisonnée en définissant ses orientations. Son ambition étant de développer et conforter les atouts et les particularités de la collection . Trois orientations sont proposées : 

–         Développer le fonds Cazin et l’ensemble thématique dédié à l’art du paysage :

–         Equilibrer l’ensemble consacré à Bormes

–         Enrichir  les ensembles impressionnistes et postimpressionnistes

Comme on peut le voir l’œuvre de l’artiste répond amplement à deux de nos objectifs.

Une donation par l’association du Réseau Lalan

Au début des années 2000, l’association avait contribué au montage de l’exposition sur l’artiste au Musée de Bormes. Puis en 2022, elle s’était vu offrir l’œuvre en question par le petit-fils de l’artiste. Souhaitant l’offrir son tour au MHAB pour qu’elle puisse être exposée, elle en a fait la proposition à la commune

De gauche à droite, Laury MOUROSQUE, Responsable du MHAB, Cathy Casellato, Elue à la culture, Raphaël Dupouy, Membre du Réseau Lalan

Pour toutes les raisons énoncées précédemment, cette œuvre a toute sa place au MHAB – Musée d’Histoire et d’Art de Bormes.

Nous souhaitons, avec cette acquisition exceptionnelle, rendre hommage à cet artiste talentueux et contribuer ainsi à l’accomplissement de son souhait le plus cher qu’il écrivait dans ses mémoires : « Je voudrais bien voir un jour mes travaux réussir à émouvoir le plus intensément possible le spectateur. La noblesse  de la ligne et de la composition, l’harmonie et la puissance de la lumière, voilà mes ambitions ».

08.07.2023

27 nouvelles œuvres à découvrir dans le parcours permanent du MHAB

Depuis le 03 juillet, le MHAB – Musée d’Histoire et d’Art de Bormes présente un nouvel accrochage de ses collections qui fait la part belle à son fond d’archéologie, de peintures, de dessins et d’objets ethnologique.

10 mois après son ouverture, le musée souhaite mettre en lumière une plus large partie des œuvres de sa collection dans son parcours permanent. Les œuvres ainsi rajoutées viennent communiquer avec les 2 400 ans d’histoire reconstitués dans l’HistoPad. Un formidable exercice qui démontre que le numérique peut tout à fait augmenter une collection et ses thématiques historiques ou artistiques.

Dans la première salle du rez-de-chaussée, ce sont ainsi 6 nouveaux objets archéologiques qui ont été rajoutés à la station montrant les origines de Bormes au Ier siècle avant Jésus-Christ. Col d’amphore romaine, meule rotative gallo-romaine, pelvis, amphore vinaire ou à l’huile du 2e siècle avant Jésus-Christ prennent place. Dans cette même salle, une vis de presse à l’huile taillée à la machette a été rajoutée sur la station de la seigneurie en référence au moulin à huile qui y est présenté. Toujours au rez-de-chaussée, un écusson de l’ancien blason de la ville a été installé.

Sur la coursive du 1er étage, la Tête de femme au chignon (huile sur toile) et l’Étude de portraits d’une fillette (pastel) de Théo Van Rysselberghe sont venues rejoindre La Toilette.

Dans la salle du 1er étage, l’Écusson de l’Ara Libertad, le Hublot et la Cloche du Destroyer A.R.A. « BOUCHARD » ainsi qu’un nœud d’écoute avec médaille de la Marine Argentine sont venus compléter la station dédiée aux épopées d’Hippolyte Bouchard et Hippolyte Mourdeille. De même, 5 études de pécheurs de Jean-Charles et Michel Cazin ainsi que l’huile sur toile, Barque sur la plage de Bormes les Mimosas (BERNAY-THERIC Sauveur) viennent illustrer la station décrivant le combat naval de 1804 dans la rade de Bormes les Mimosas. Sur la station “French Riviera” le Portrait de Madame Laudauer par FEHR ainsi que La Baigneuse de Marie Cazin donnent le la d’une station décryptant le début du tourisme sur la côte d’Azur.

Enfin, au dernier étage ce sont des vues marines depuis le port de Bormes les Mimosas par FERRERI Victor ou depuis la plage de Cabasson par COSSON Paul-Georges qui viennent faire un clin d’œil aux stations dédiées au Débarquement de Provence ou au Fort de Brégançon. Une dernière sculpture en bois sculpté NOGUET fait écho à la station présentant l’histoire naturelle du territoire.

Ce nouvel accrochage mène à 50 le nombre d’œuvres du MHAB exposées dans le parcours permanent. Au printemps, ce seront encore 10 nouvelles œuvres, dont 9 ex-voto restaurés en 2023 qui viendront s’ajouter.

Col d’amphore romaine, meule rotative gallo-romaine, pelvis, amphore vinaire ou à l’huile du 2e siècle avant Jésus-Christ prennent place.

Une vis de presse à l’huile taillée à la machette a été rajoutée sur la station de la seigneurie en référence au moulin à huile qui y est présenté.

Un écusson de l’ancien blason de la ville a été installé.

La Tête de femme au chignon (huile sur toile) et l’Étude de portraits d’une fillette (pastel) de Théo Van Rysselberghe sont venues rejoindre La Toilette.

5 études de pécheurs de Jean-Charles et Michel Cazin et une Baigneuse de Marie Cazin

Barque sur la plage de Bormes les Mimosas (BERNAY-THERIC Sauveur)

Portrait de Madame Laudauer par FEHR

L’Écusson de l’Ara Libertad, le Hublot et la Cloche du Destroyer A.R.A. « BOUCHARD » ainsi qu’un nœud d’écoute avec médaille de la Marine Argentine sont venus compléter la station dédiée aux épopées d’Hippolyte Bouchard et Hippolyte Mourdeille

Port de Bormes les Mimosas par FERRERI Victor

Plage de Cabasson par COSSON Paul-Georges

Bois sculpté NOGUET

26.06.2023

Visite des oeuvres du MHAB en cours de restauration

Comme à chaque campagne de restauration, l’équipe du MHAB-Musée d’Histoire et d’Art de Bormes, rend visite aux restauratrices qui ont en charge la restauration des oeuvres du Musée.

C’est une véritable immersion et découverte que le MHAB vous partage dans cette visite commentée.

Margherita Segala et Lucie Bibal à l’œuvre

Espace dédié à l’enlèvement des anciens vernis

Réintégration chromatique du panneau bois

 

Consolidation du papier

Comblement à l’aide de papier japonais

29.04.2023

Campagne de restauration 2023 : Départ de 10 œuvres du MHAB

C’est une nouvelle campagne de restauration qui a commencé en avril 2023. 8 huiles sur toile et 2 arts graphiques sont partie en atelier de restauration.

L’équipe du MHAB-Musée d’Histoire et d’Art de Bormes les Mimosas poursuit son programme de restauration pluriannuel dont le but est de préserver puis de remettre en état de présentation les œuvres d’arts graphiques et de peintures de sa collection. Depuis 2020 déjà 36 œuvres ont été restaurées. Ce programme concerne dans un premier temps les œuvres liées directement à Bormes les Mimosas par la vie de leur créateur ou le sujet qu’elles représentent.

Cette année la priorité a été donné aux Ex-voto de la collection. Les sujets qu’ils représentent sont en lien avec Saint François de Paule, une figure historique emblématique de la commune. Ces ex-voto sont aussi les œuvres les plus anciennes de la collection du MHAB puisqu’ils ont été réalisés entre la première moitié du XVIIIe siècle et le milieu du XXe siècle.

Mais qu’est-ce qu’un Ex-voto ?

L’ex-voto est un objet religieux offert à une divinité. Ils font leur apparition dès l’antiquité et sont adressés à une divinité en guise de remerciement. À partir de la fin du Moyen-âge, une forme particulière d’ex-voto se développe : l’ex-voto peint. Il apparaît d’abord en Italie, et arrive dans les régions frontalières, notamment en Provence à partir du XVIIe (période moderne). Il s’agit d’un petit tableau de fabrication artisanale, déposé dans une église ou dans une chapelle.

L’image peinte est schématique, et suit presque toujours le même modèle : le tableau est constitué de 3 parties. Dans la partie haute, est représenté le personnage divin remercié, la partie centrale du tableau représente l’événement ou la catastrophe évitée, enfin l’encart situé en bas du tableau date l’événement et nomme parfois le donateur.

14 ex-voto sont conservés au musée de Bormes. Il s’agit principalement d’ex-voto marins ou de représentations d’accidents de la vie quotidienne : maladie, chute de cheval, ou encore attaque d’un animal sauvage.

Les saints remerciés sont Saint François (saint patron de Bormes) ou la Sainte Vierge. 12 des ex-voto de la collection du MHAB font référence à St-François, soit en le représentant soit en ayant inscrit sa devise « CHARITAS ».

Ces ex-voto, une fois restaurés viendront parachever la station traitant de l’histoire du saint à Bormes les Mimosas.

Ex-voto marin « Naufrage du voilier avec moine charitas” – 1784
Ex-voto d’un saint prêchant
Ex-voto « Saint-François de Paule, pour un malade – 1820
Une œuvre nouvellement acquise

En plus des ex-voto, cette campagne entend également restaurer une œuvre acquise en 2022 par le Musée : « Châtaignier dans un paysage », PESKE Jean (1870 – 1949), encre de Chine et sanguine sur papier, 73×98.

Achetée lors d’une vente aux enchères organisées par la Maison Million, cette œuvre est venue enrichir le fonds Peské du musée. Par son sujet représenté, l’œuvre démontre la maîtrise des éléments par l’artiste qui excelle dans la représentation des arbres, son sujet de prédilection. Ce dessin n’est pas sans rappeler celui que le musée possède déjà.

Jean Peské, Environs de Saint-Jean-du-Monts, 1927
« Châtaignier dans un paysage », PESKE Jean
02.12.2022

Une œuvre de Jean Peské intègre les collections du MHAB-Musée d’Histoire et d’Art de Bormes les Mimosas

Le MHAB-Musée d’Histoire et d’Art de Bormes les Mimosas, engagé depuis ces 3 dernières années dans une politique d’acquisition active et raisonnée, a fait l’acquisition en salle des ventes d’une œuvre de l’artiste Jean Peské.

Jean Peské, qui dès son vivant a reçu la reconnaissance des critiques d’art, des institutions publiques et des collectionneurs, est l’un des artistes majeurs représentés au sein de la collection du musée.

D’origine polonaise, Jean Peské s’installe en France pour ses études d’art à Paris. Le lien entre l’artiste et le village de Bormes les Mimosas est indéniable. C’est dans le Midi à partir de 1910, et particulièrement à Bormes les Mimosas, que le peintre a tenté d’apprivoiser la lumière. Après avoir résidé au village, il construit une petite maison sur la Pointe de Gouron à La Favière et partage sa vie entre Bormes et Paris durant une quinzaine d’années. Il accède à une grande notoriété entre les années 1920 et 1940. Son œuvre est remarquable et sa vie riche de rencontres artistiques comme celles de Henri de Toulouse Lautrec, Pissarro, Bonnard, Paul Signac.

Ses portraits d’arbres et ses dessins de lavis rehaussés d’encre de Chine caractérisent son œuvre, singulière et innovante, comme en témoigne cette nouvelle acquisition, représentation d’un châtaigner en Vendée.

L’œuvre fera prochainement l’objet d’une restauration avant d’être exposé dans le hall du MHAB aux côtés de l’encre sur papier déjà exposée : Le vieux chêne-liège et le berger et ses moutons dans la plaine de Bormes, signée du même artiste.

Jean Peské, Environs de Saint-Jean-du-Monts, 1927

Titre : Environs de Saint-Jean-de-Monts (Vendée)
Artiste : Jean Peské
Date de création : 1927
Matériau et technique : Encre de chine aquarellée sur papier
Dimensions : H. 73 cm, l. 98 cm
Numéro d’inventaire : 2022.1.1

01.07.2022

Restauration des oeuvres du MHAB-Musée d’Histoire et d’Art de Bormes les Mimosas

C’est une nouvelle campagne de restauration qui s’est achevée en juillet 2022. 17 peintures et arts graphiques ont été traités dans l’atelier de Margherita Segala.

L’équipe du MHAB-Musée d’Histoire et d’Art de Bormes les Mimosas s’est rendue à l’atelier de Margherita Segala voir les œuvres en cours de restauration. Rares sont les musées qui bénéficient d’un atelier de restauration interne. Les œuvres sont donc prises en charge par les restauratrices et traitées en atelier. Le chantier des collections réalisé en 2021 au musée a permis d’établir un diagnostic quant à l’état de conservation de la collection. Un programme de restauration pluriannuel a été mis en place à partir de ce diagnostic. Il s’agit là de la deuxième campagne de ce programme.

Retour en image sur la visite des œuvres en restauration.

Décrassage de la couche picturale.
Recherches d’anciennes restaurations à la lumière bleue sur l’œuvre de Dominique Offand, La tour de l’Horloge (Huile sur toile).
Matériel de restauration pour arts graphiques.
Restauration de Deux tours en colline (aquarelle sur papier), Anatole Devarenne.